Episode 45. Vache qui pisse

Je n'ai jamais vu une vache pisser, malgré mon enfance campagnarde. Mais je pense que l'expression est un peu faible pour décrire les pluies guatémaltèques. Les matinées sont chaudes, le ciel bleu. Et brusquement, avec une ponctualité déconcertante, le tonnerre gronde vers 13h30. Rapidement suivi de trombes d'eau qui résonnent sur les tôles ondulées du toit de ma pension, tandis que, sous prétexte de décalage horaire, je profite dans mon lit de cette douce mélodie. Rien de tel qu'être au chaud sous les couvertures tandis que sur le toit s'acharnent les gouttes d'eau. Et vers 15h en général, l'orage se transforme en averse, puis en légère pluie qui laisse finalement place au soleil rafraîchi par cet intermède humide. Mais ne nous réjouissons pas trop vite: tout danger n'est pas encore écarté. Les larges flaques d'eau formées par les deux heures de précipitations obligent à la prudence et à la précaution, puisque le conducteur guatémaltèque, fidèle à lui-même, aime à rouler vite et bien, sans se soucier desdites flaques. Le mètre de liquide qui s'étend depuis le bord du trottoir jusqu'au milieu de la rue ne laisse ainsi aucune chance au piéton trop intrépide qui marche trop près de la chaussée. Le trottoir est lui aussi trompeur: dans les habituels dénivelés créés par les bouches d'égoût non bouchées, les pavés arrachés et autres joyeusetés, l'eau a pris un malin plaisir à former de grandes flaques où les chaussures à semelles minces n'ont aucune chance de rester intact. Dans ces circonstances, les énormes godillots de randonnée, peu esthétique, sont appréciables pour garder ses chaussettes au sec.

Mais trêve de plaisanterie: trois messages en une semaine, où va-t-on? Ce déluge doit prendre fin, autrement dit: je dois me mettre au boulot!!! Finies les siestes à rallonge sous prétexte de décalage horaire, fini les après-midi devant la télé car « il pleut très fort dehors je veux pas finir trempée ». Aujourd'hui, une étape a été franchie: la cape de pluie! Esthétique, élégante, elle me protègera des intempéries et me mettra face à mes responsabilités, plus question de fuir la pluie! Que les vaches me pissent dessus, je les attends de pied ferme!!!

Ps: aujourd'hui, j'étais à 8h15 aux Archives, motivée pour enfin commencer ce séjour de recherche... pas d'électricité, aucun visiteur admis! journée boulot reportée à lundi!

Comments

[caro]

vraiment je passe un bon moment à lire les épisodes un brin épiques de ton séjour guatémaltèques... merci de nous faire profiter de ton talent de "journaliste tout terrain" ;)
jolies photos by the way!
j'espère que tout va pour le mieux, dès que j'ai un peu de tps je t'envoie un mail pour te raconter mes aventures à moi
besotes