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La Vie d'Emilie
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1 août 2010

Episode 56. Eléphant rose et vache bleue

Ce soir: soirée guatémaltèque. A Paris. DJ Masaya, animateur de plus d'une de mes soirées endiablées à Antigua Guatemala, est en Europe grâce à un visa obtenu pour cause de concubinage avec une suédoise dont il s'est séparé récemment après plus de cinq ans de vie commune... Traîné par son amie en Europe alors qu'il voulait rester au Guatemala, il fait mentir bien des clichés sur les couples multiculturels où l'étranger cherche soit-disant à s'inscruster sur le Vieux Continent, puisque lui se retrouve finalement bloqué à manger de la vache enragée entre Scandinavie et séjours sporadiques sur la terre ferme.

 

Jueves, autre chanteur croisé en terres du printemps éternel, est lui aussi en Europe, tout comme une comédienne du Lac Atitlan et une étudiante du lycée français, jeune fille de bonne famille habillée de manière fort courte qui vit sur un grand pied dans la capitale des Gaules. Un condensé guatémaltèque en terres parisiennes, grâce à une association qui proposait deux soirées chapinas, avec projection de documentaires et DJ set pour finir la nuit sur des rythmes latins.

 

Les exploitations minières et les désastres naturels qu'elles entraînent malgré les protestations des populations indigènes vivant aux alentours laissent ainsi place au guacamol et à la salsa. Transition malaisée qui laisse peu de danseurs en piste durant les premières minutes. Lassée d'un déhanchement solitaire, je préfère sortir m'asseoir et prendre l'air. Le cinquantenaire assis à mes côtés engage la conversation, avec un accent prononcé. Entre espagnol et français, ce colombien artiste peintre et monteur de cuisines équipées m'explique le fonctionnement de la Vache Bleue, organisatrice de cette soirée. Logée sous les voûtes des voies ferrées de la révolue Petite Ceinture, l'association propose aux artistes, peintres, sculpteurs et poètes de tous bords des ateliers aux abords du Canal, Quai de l'Oise. Un peintre vietnamien vient nous interrompre, puis la conversation reprend doucement. Ses voisins de banc sont eux aussi colombiens, l'un anthropologue, devenu professeur de musique au Conservatoire de Chartres, l'autre poète. Depuis 17 ans en France, l'homme un peu imbibé confesse être arrivé pour un chagrin d'amour âgé d'aujourd'hui une vingtaine d'années et qui ne lui adresse plus la parole. Ce  fils déjà adulte vit pourtant à quelques pâtés de maison des ateliers de la Vache loués pour quelques sous par la SNCF.

 

L'heure est venue d'abandonner  ce microcosme latinoaméricain, qui fait revivre en moi les récits de Cortazar et des autres grands romanciers et artistes latinoaméricains ayant autrefois choisi Paris pour capitale...

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