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La Vie d'Emilie
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24 janvier 2011

Episode 58. Voyage au pays des merveilles (?)

Presque la routine maintenant: le RER B de 5h45, direction Roissy, au milieu des travailleurs matinaux et voyageurs du lointain. Mais la journée s'annonce bonne: hier déjà malgré quelques flopées d'escaliers à coup de valise Samsonite géante, peu de monde dans le métro pour gêner l'avancée du bagage à quatre roues motrices. Ce matin une file d'attente presque égale à zéro devant les comptoirs de la Continental Airlines. Et foin d'habitudes ou de lassitude puisque la compagnie américaine a été rétrogradée au Terminal 1, abandonnant les couloirs rutilants et lumineux du Terminal 2 pour la coquille d'escargot du vieux bâtiment. D'un futurisme démodé, proche d'une Odyssée de l'espace vieillie, les escalators et autres couloirs vous emmènent d'un niveau à un autre, dans une spirale infernale ralentie par le contrôle de sécurité et les alléchantes vitrines Duty Free. Lost in Translation aurait trouvé son bonheur dans cette carapace d'un autre âge.

Le voyage au pays des merveilles commence avec les toilettes de la salle d'attente pour l'embarquement, décorées façon maison de poupées pour enfants, en violet et rose... En sortant, le labyrinthe Gulli ou même ma nièce encore en gestation saurait trouver son chemin... mais passons...

Continental et ses écrans vidéo intégrés dans le dossier du siège de la file de devant fait mon bonheur, comme d'habitude, d'autant que les films sont cette fois-ci regardables sans endormissement ou ennui majeur: Social Network me renseigne sur la mégalomanie ou loufoquerie du créateur de Facebook, Adam Sandler me saupoudre de bonnes intentions avec son Bedtime Stories, avant qu'une comédie romantique autour d'un bébé orphelin confié à ses parrains qui ne se supportent pas finissent de me faire passer le temps. Avec un sandwich/un repas/un snack toutes les deux heures pour tenir mon estomac occupé, tandis que mes fesses se prélassent sur les deux sièges dont j'ai hérités – Houston n'a pas l'air d'être une destination très prisée en cette fin de mois de janvier.

La sécurité américaine me laisse de plus en plus circonspecte: plus de petite fiche verte à remplir pendant le vol, Visa Waiver destiné aux européens qui n'ont pas besoin de demander un visa avant leur arrivée sur le sol yankee. La modernité faisant son chemin, il suffit maintenant de répondre à quelques questions sur internet pour obtenir l'ESTA, autorisation valable deux ans. Je ne peux que me féliciter (un peu d'auto-flagornerie ne fait jamais de mal, si je ne me jette pas des fleurs qui le fera?) d'avoir imprimé ledit ESTA – alors qu'en théorie avoir la feuille sur soi n'est pas obligatoire. Dès Paris l'employé Continental me signale un problème, et à Houston le gentil policier fait aussi grise mine. Je brandis aussitôt avec un grand sourire mon papier, qui permettra à chacun de vérifier que je suis en règle. Par contre le fait que j'aille passer 4 mois dans un pays sans visa (le visa de tourisme guatémaltèque est de 3 mois) ne les inquiète pas le moins du monde! Ma belle histoire de doctorat et de voyage au Mexique, ainsi que mes talents dignes du Cours Florent restent donc dans les tiroirs.

Perdue au milieu des gringos allant à Cancún bronzer leurs visages blêmes de touristes avides d'un soleil du Sud américanisé, et après avoir laissés deux Français partis faire du surf au Costa Rica (sans les physiques qui vont avec), je file entre les magasins de fusées et autres t-shirts « Houston we've got a problem » et les Duty Free, le long de couloirs interminables bordés de salles d'embarquement, avant de poser et reposer mon corps déjà fatigué par le voyage, dans cet aéroport George Bush. George Bush est-il comparable à Charles de Gaulle? A-t-il libéré les Etats-Unis de quelque chose? Telles sont mes réflexions un rien nébuleuses, tandis que des mormons ou mnémonites aux petites coiffes de dentelle se préparent à embarquer pour le pays du printemps éternel. Les visages se mélangent, entre futurs volontaires d'ONG, touristes de tous âges, résidents émigrés retournant au pays et Guatémaltèques fortunés regagnant leurs pénates de luxe après une escapade nord-américaine.

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Commentaires
F
Merci Milie, grâce à toi, les transports aériens deviennent un compte de fée^^
La Vie d'Emilie
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