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La Vie d'Emilie
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8 juin 2009

Episode 5. Insécurité routière

Les épisodes se suivent et s’enchaînent, au rythme haletant des semaines (si un jour vous devenez scénariste pour une série, je vous permets d’utiliser cette magnifique phrase, sans paiement de droits d’auteurs, avouez que c’est généreux, non?).
J’avoue qu’a priori il n’y a pas grand chose à raconter cette semaine, à part que j’ai failli mourir d’un mal de gorge. Disons que j’ai l’hyperbole facile: juste une bonne vieille grosse angine transformée en toux sèche récurrente, avec un bref et intense passage par l’aphonie (mes élèves ont été impressionnés par ma voix Dark-Vadorienne).

Il m’a donc fallu chercher un sujet palpitant pour pouvoir vous ennuyer quelques minutes: en même temps, me direz-vous, point n’est besoin de nous écrire toutes les semaines, surtout si tu n’as rien à nous narrer. Nous patienterions avec contentement une semaine de plus!
En fait “me direz-vous” n’est pas la bonne expression, car je pense que plus personne aujourd’hui n’utilise des mots comme “point n’est besoin” ou “narrer”, à part des profs de prépa littéraire qui veulent se donner un style.
Donc, vous disais-je, je cherchai quoi raconter, car même si vous auriez pu vous passer de moi une semaine, moi je ne peux pas me passer de vous, c’est bien connu!

Au Guatemala les gens ne mettent pas leur ceinture de sécurité: certes, cela arrive sans doute de temps en temps à certains d’entre vous, et vous n’en êtes pas morts (pour l’instant). Le problème est qu’au Guatemala, mieux vaudrait porter trois ceintures si jamais le nombre de ceintures pouvait protéger encore plus qu’une seule. Le code de la route (et je ne suis pas sûre qu’il y en ait un) est plus que sommaire. En effet la majorité des rues sont à sens unique, et fonctionne sur le mode “je cède le passage quand je vois la voiture arriver de ma droite ou de ma gauche, surtout s’il a une plus grosse voiture que la mienne”. D’où l’omniprésence des 4x4 me direz-vous, cf épisode précédent.
Maman, si tu veux conserver ton coeur intact et ne pas avoir à tricoter avec tes pelotes de nerf, peut-être vaudrait-il mieux que tu t’arrêtes là.
Donc je reprends pour les autres: généralement, il vaut donc mieux ne pas regarder la route si vous ne voulez pas vous faire de mauvais sang (et ne pas avoir peur de le répandre sur le pare-brise). Le piéton est lui aussi en voie d’extinction, puisque comme le gibier qui traverse au hasard les belles routes de France, le piéton doit traverser sauvagement entre 2 voitures pour pouvoir gagner l’autre trottoir (disons ce qui sert de trottoir, puisque mieux vaut regarder où on marche pour éviter les dénivelés subits, les bouches d’égout ouvertes ou autres trous à usage indéfini): le passage clouté est une invention encore inconnue de ce côté-ci de l’Atlantique.

La fameuse camioneta, ce vieux bus encore en service, est une autre preuve du système routier autoctone. Ceux qui ont vu Roméo&Juliette, avec DiCaprio, se souviendront peut-être de l’esthétique un peu kitsch, des crucifix, des flammes et autres oripeaux sur les voitures, les flingues, etc.
Ce cher Baz Lurhman n’a rien inventé: la camioneta est un exemple du genre. Mais on comprend vite que le gros crucifix qui souvent orne le tableau de bord ne sert pas qu’à décorer. Un collègue m’a gentiment informé récemment que les plaquettes de freins, une fois usagée, ne sont pas changées mais rabibochées: on colle des feuilles de caoutchouc, on fait tenir de bric et de broc avec du fil de fer des plaquettes rachetées au collègue....... et on fait donc sa prière pour que dans les nombreux virages en pentes qui entoure Guate ciudad, tous ces bidouillages tiennent la route (si je puis me permettre l’expression...).

C’est donc le coeur plein d’entrain que j’envisage mon prochain départ pour Antigua de Guatemala, en camioneta bien sûr. J’envisage de me convertir au catholicisme juste avant, pour pouvoir prier sans crainte et fixer béatement le crucifix argenté de 40 cm trônant au milieu du pare-brise: sans doute un moyen d’hypnotiser le passager inquiet, et de le soulager de toutes ses douleurs dues aux multiples pression de l’aglutinement humain...

Suite au prochain épisode (comme dirait l’autre...)


Bises à tout le monde, bonne rentrée à tous!!!

Milie.


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