Episode 10. Ode à la DDE
Ah
! la Direction Départementale de l’Équipement... qui ne s’est pas
moqué, gaussé, ri de ces hommes vêtus de leurs combinaisons aux
couleurs châtoyantes rappelant aux plus romantiques et aux amoureux des
spectacles naturels les couchers de soleil de carte postale que nous
avons tous osé poster un jour ou l’autre...... ?
On ne saurait
pourtant qu’admirer ces travailleurs du quotidien, dont l’esprit
d’équipe devrait susciter l’admiration de tous... (combien d’employés
de la DDE pour creuser un trou ? 1 pour tenir la pelle et 3 pour
l’encourager).
Pourquoi tant d’admiration ? Pourquoi cette ode
inattendue (et néanmoins fort bien écrite) ? Que nous vaut cette subite
poussée de lyrisme pour ceux qui ne sont que des êtres comme les
autres, périssables et humains ?
On voit bien que vous n’avez
jamais risqué vos chevilles sur les trottoirs guatémaltèques ! Les trottoirs ont une vie propre, ils se développent et se creusent à
volonté, afin de piéger l’innocent piéton qui, concentré sur sa
respiration afin d’éviter l’inhalation excessive de gaz d’échappement,
ne pense plus à regarder où il pose son pauvre petit peton (le peton du
piéton, ah ah). A titre d’exemple : à environ 1m du trottoir, sur la
chaussée, il y avait un jour un énorme trou, d’environ 1,20m de
profondeur, et de la circonférence d’une bouche d’égout. Le lendemain,
au milieu de ce trou, un arbre. Le jour suivant, plus d’arbre, plus de
trou. Et enfin le 4e jour, un trou, tel qu’au premier jour. Imaginez
des phénomènes similaires, à moindre échelle, sur le trottoir où vous
passez chaque jour ! Sans parler des haies coupées à hauteur
guatémaltèque, ce qui développe ma compréhension pour les acteurs
interprétant Quasimodo...ainsi que ma scoliose.
Toutefois, bien
que je ne tarisse plus d’éloges pour la DDE française, ainsi que les
autres cantonniers ou employés qui se chargent de préserver nos
magnifiques trottoirs et chaussées, et dont j’admire à présent le
travail, je me dois de rendre hommage à leurs homologues
guatémaltèques. La machette est, dans les campagnes, un accessoire
courant. L’on comprend mieux pourquoi en observant ces travailleurs qui
tondent l’herbe des bas-côtés à la machette précisément... les
travailleurs des villes ne sont pas mieux lôtis : c’est à la cisaille
qu’ils tondaient l’autre jour le petit jardinet à côté du centre
commercial.... un exemple pour nos concitoyens français, habitués à la
commodité mécanique qui enjolive notre quotidien et nous pousse à la
paresse physique et à l’endormissement de notre conscience (ce que
c’est beau ce que je dis, même si je comprends pas tout !).
Bref,
passé le premier étonnement, un petit moment de vie guatémaltèque saisi
sur le vif que je voulais vous conter.... et j’espère que vous pourrez
en vivre en chair et en os une fois passé l’Atlantique pour pénétrer
dans l’Autre Monde !!!!
Bises à tous !
Milie.