Episode 17. Un volcan s'éteint...
(à la mémoire d’Aroun Tazieff, si c’est comme ça que ça s’écrit)
Giscard
n’a qu’à bien se tenir ! Les volcans d’Auvergne, ah ah ! ça me fait
bien rire (hi hi, je ris). Tous éteints ! petits joueurs ! va jouer !
Pourquoi tant d’arrogance, me direz-vous.
(quelques
lignes en blanc, pour ménager un suspense et faire croitre chez le
lecteur un sentiment de curiosité, mêlé d’impatience)
Voilà,
le moment de suspense est créé, il est maintenant temps pour moi
d’expliquer cette arrogance ô combien inhabituelle chez l’être doux,
sensible et humble que je suis (un peu de pommade ne fait jamais de
mal).
Pourquoi tant d’arrogance, donc. Et bien parce que, moi
messieurs-dames, je suis montée en haut d’un volcan, 2800 mètres
d’altitude, et en activité.... voui môdame !!! avec la lave, la cendre,
la fumée itou itou... voui voui voui, comme j’vous l’dit !
Faisant
fi du danger, et ayant une pensée émue pour Aroun Tazieff, paix à son
âme, nous avons en effet entrepris la grimpette de 2h jusqu’au sommet
du volcan Pacaya. Ayant au départ prévu un week-end à la plage,
finalement annulé pour cause d’insécurité ambiante, nous nous sommes
retrouvées en tenues plus que légères et chaussures toutes belles
toutes propres à monter les sentiers boisés menant jusqu’au cratère.
Marie, désirant détourner mon attention des paysages que j’admirais,
telle Jean-Jacques Rousseau dans ses rêveries de promeneur solitaire
(une petite référence littéraire ne fait jamais de mal), s’obstinait à
ne pas vouloir respirer correctement. Son souffle bovin et son visage
rouge ont également éveillé l’inquiétude de quelques randonneurs
expérimentés, mais finalement, l’altitude aidant, elle a trouvé, comme
qui dirait, un second souffle.
Le manque de sport ne s’est
finalement pas fait sentir, sauf peut-être dans l’ascension finale,
dans la cendre, où chaque pas donnait lieu à un petit dérapage plus ou
moins contrôlé, et sollicitait les muscles (jusque là inconnus) que
j’ai apparemment dans les cuisses.
Ce qui s’est fait sentir, c’est
le manque de vêtements : qui l’eut cru, en haut du volcan, ça caille
méchant. Le vent est fort et froid, et une fois en haut, une seule
envie : s’enfouir au centre de la terre pour rechercher la chaleur, ou
tout simplement se réchauffer en tendant les mains au-dessus de la
lave...
L’a-t-elle fait ?
(grand suspense)
Mais
non ! (maman, tu peux rouvrir les yeux, et reprendre un rythme
cardiaque normal). Courageuse mais pas téméraire, puisque de toutes
façons le cône d’où sort est la lave est à une quinzaine de mètres de
nous. Le volcan a des petits renvois, et la lave jaillit au-dessus des
nuages par intermittence. La fumée est par contre ininterrompue, se
dégageant des parois du cratère, et nous cachant le soleil sur le point
de se coucher.
La descente, évidemment, est plus drôle que la
montée : les pieds enfoncés jusqu’aux chevilles dans la cendre à chaque
nouveau pas, la course sur les pentes du Pacaya est grisante et rapide
(comme qui dirait : la griserie de la vitesse).
Pour vous,
lecteurs novices, le guide Lonely Planet donne les conseils suivants
pour cette ascension : bonnes chaussures de marche, vêtements chauds
pour l’arrivée au sommet, lampe de poche au cas où il faudrait
descendre de nuit.
Evidemment, nous étions éclairées par la seule
lueur de nos brillants esprits, équipées de baskets de ville, et en
t-shirt. Mais, l’expérience l’a prouvé, c’est faisable, même comme ça,
bien qu’avec quelques ampoules, et un ptit rhume en souvenir.
Une
question existentielle pour clore ce chapitre chaud et sulfureux : si
quand un volcan s’éteint un être s’éveille, cela veut-il dire que quand
un volcan s’éveille un être s’éteint ? (et si oui, où est
l’interrupteur ?)
Je vous laisse réfléchir.
Bises à tous
Milie.