Episode 27. Anti-mythes
Les
fêtes sont une période propice au mythe : l’Immaculée Conception, Papa
Noël, les Rois Mages, tout le monde s’aime et s’adore, bref, bien des
choses dont la véracité n’a pas encore été attestée (désolée pour ceux
qui croyaient encore au Père Noël, doux innocents).
C’est pourquoi,
en ce début d’année, j’ai décidé d’aller au devant de ces mensonges
qu’on nous fait avaler depuis l’enfance, de ces miracles qui,
finalement, ne sont que des mirages, au cours d’un voyage initiatique
de Guatemala Ciudad à Mexico DF.
Indiana Jones et ses amies sortent secs et fringants de derrière la cascade : FAUX
J’ai
moi-même testé, et il existe un phénomène fort intéressant et on ne
peut plus naturel : l’eau, qui tombe à grande vitesse dans le bassin, «
rebondit » en partie, et est ainsi à l’origine d’un nuage de
bruine/gouttelettes/comme vous voudrez bien les appelez. Résultat :
après 2 minutes derrière la cascade, contre les rochers, je suis
ressortie trempée jusqu’aux os (au grand dam du chauffeur du mini-bus
dans lequel j’allai par la suite poser mon fessier humide, pour les
raisons que l’on sait).
Le brushing impeccable de l’aventurière n’est donc qu’un trucage.
Esteban, Zia et Tao dévalent en courant les marches des Cités d’or : FAUX
Qui
n’a pas souri en contemplant la joie et la gaieté de ces trois enfants,
un Espagnol et deux Indiens, qui dans leurs quêtes des Cités d’or,
tantôt poursuivis ou aidés par Mendoza, parcourent allègrement les
différents temples mayas, toltèques ou aztèques, en riant aux éclats.
Et bien j’aimerai vous y voir, à escalader des temples de plusieurs
dizaines de mètres de haut, aux marches rendues glissantes par
l’humidité, dont la hauteur peut atteindre votre genoux ; bien
évidemment, votre pied (42 fillette en ce qui me concerne), ne tient
pas entièrement sur la marche.
D’où une démarche mi-égyptienne
mi-indienne : j’entends par là une montée-descente de profil, au rythme
d’une tortue pour qui le lièvre importe peu, le visage crispé indiquant
une concentration minutieuse sur la manière de ne pas se briser la
nuque en roulant jusqu’en bas du temple.
Il est donc humainement
impossible, pour une personne normalement constituée (j’entends des
rires ? suggéreriez-vous qu’un 42 fillette n’est pas digne d’une
constitution normale ?), de descendre d’un air insouciant et sautillant
des temples, quels qu’ils soient. Dorothée nous a menti !
Les Mexicains portent de grands sombreros, une moustache, boivent de la téquila et font la sieste : FAUX
Le
couvre-chef du Mexicain ne se limite pas au sombrero (que d’ailleurs je
n’ai aperçu que dans les boutiques de souvenirs) : le Mexicain des
villes est parfois adepte de la simple casquette, tandis que le
Mexicain des champs préfère souvent le chapeau de cow-boy, façon
western. La pilosité sub-nasale (la moustache pour ceux qui auraient
des lacunes en anatomie) n’est point répandue. Inutile d’ajouter que la
téquila et la sieste s’ajoutent à cette liste de fausses idées. Un
mythe s’effondre.
Je m’en veux d’avoir fait vaciller vos
croyances, ces vérités aujourd’hui réduites à néant… J’espère que vous
m’en excuserez, mais il me semblait important de démarrer cette année
sur des bases solides faites de sincérité et honnêteté (que de grands
mots…).
A bientôt
Emilie.