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La Vie d'Emilie
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9 juin 2009

Episode 39. Palpitations livresques (3) : gymnastique archivistique

 Non ! l’intellectuel, le chercheur, l´étudiant, l’historien ne sont pas des personnes qui ne cultivent que leur intellect ! Ceci est un cliché bien trop répandu ! Le chercheur exerce lui aussi une activité physique, et ce dans le cadre de son travail, qu’on se le dise !
Sans parler des personnels de bibliothèque qui doivent monter et descendre huit étages sans ascenseur pour les besoins de ma cause, le chercheur lui-même fait fonctionner ses petits muscles tout au long de sa studieuse journée !
Tout d’abord, les doigts et le poignet : le chercheur écrit beaucoup, sur son cahier ou bloc-notes. S’il n’est pas au Guatemala dans la zone 1, il peut même emmener son ordinateur et taper sur le clavier, ce qui a l’avantage de faire travailler les deux mains, et non pas seulement la main qui tient le stylo.
Ensuite vient l’exercice photographique : le chercheur pressé, qui n’a que trois mois pour voir un maximum de documents, photographie une bonne partie desdits documents (je vous laisse imaginer la quantité de pages à lire une fois rentrée en France… mieux vaut ne pas y penser trop intensément). Deux types d’exercices : tout d’abord, l’exercice qui consiste à feuilleter le document, et quand une page intéressante apparaît, se lever, se mettre en position stable (autrement dit les jambes légèrement écartée, les coudes bien positionnés et les mains cramponnées à l’appareil), et appuyer fermement de l’index sur le bouton de l’appareil. Puis se rasseoir, et feuilleter de nouveau, avant de se lever à chaque fois qu’une page digne d’intérêt photographique montrera le bout de son nez. Le deuxième exercice lié à la photo nécessite l’utilisation d’un trépied, utile lorsque l’on veut photographier un document entier, puisqu’il évite d’avoir à se lever constamment, et permet une netteté incomparable des photos. Le chercheur reste alors assis, une main sur le document pour s’assurer que la page est bien cadrée, et l’autre qui doit se hisser jusqu’en haut du trépied pour déclencher l’appareil-photo. L’exercice répété fortifiera le bras droit ou gauche, c’est selon, du chercheur, tandis que l’autre bras restera totalement atrophié. L’idéal serait donc de s’entraîner à appuyer sur le déclencheur de l’appareil de l’autre main, ceci sans passer le bras devant l’objectif… des progrès restent à faire.
N’oublions pas bien sûr les marches à monter et descendre pour atteindre les différentes salles des centres d’archives et autres bibliothèques.
Enfin, les yeux étant eux aussi une partie du corps, il est évident qu’ils sont l’outil essentiel du chercheur et opèrent une gymnastique constante, voire excessive : réfléchissez, et calculez le nombre d’enseignants-chercheurs et apprentis chercheurs de votre connaissance qui portent des lunettes… comme quoi, c’est un métier à risque...

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