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La Vie d'Emilie
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2 juillet 2009

Episode 46. Laissez-moi travailler!

Cri ô combien inhabituel dans ma bouche, vous en conviendrez. Un mal héréditaire (ou disons sororitaire – de soeurs quoi) court d'ailleurs dans notre famille: la flemmingite aigüe, qui se manifeste par crises épisodiques, sans empêcher toutefois les succès scolaires- n'est-ce pas Lulu?. J'imagine donc votre surprise en lisant le titre de ce passionnant « post » comme disent les djeunes, « épisode » comme disent les lecteurs attentifs de La Vie de Moi-Même. De fait, je ne le nierai pas, pas la peine de me torturer: les premières journées guatémaltèques ont été celles d'une crise assez longue de flemmingite. Que voulez-vous, on ne choisit pas ses gènes. Arrivée lundi 22, je me suis donc mise au travail... jeudi 25 à 14h30. Vous avouerez qu'il n'y a pas à chipoter: j'ai flemmardé pendant trois jours, avec l'excuse: a) du décalage horaire; b) des pluies torrentielles qui, comme de par hasard, débutaient au moment où je prétendais aller à la bibliothèque; c) de l'adaptation psycho-morale au Guatemala (fausse excuse, dès le premier soir j'étais comme un poisson dans l'eau – de pluie, bien sûr!).

Bref, jeudi après-midi, renouvellement de la carte de chercheuse aux Archives Générales d'Amérique Centrale. Et une heure intensive de travail, puisque ces hauts lieux ferment leurs portes à 16h.

Vendredi matin: ça y est! Au boulot! Le compteur tourne! Le calendrier aussi! 8h15 pétantes (les archives ouvrent à 8h00), je suis aux portes... badaboum! Plus d'électricité, la faute à un poteau tombé on ne sait où, les archives n'ouvriront pas aujourd'hui... Direction l'Université Landívar, à l'autre bout de la ville, histoire de consulter un manuel repéré sur internet et quelques articles. La journée n'est pas totalement perdue (2 heures de travail intensif!).

Samedi-dimanche, week-end oblige, repos bien mérité après ces trois heures de travail en une semaine. Je rends visite à des amis argentins de la Antigua, puis grimpe le Pacaya (je ne vous refais pas le couplet « un volcan s'éteint », cf épisode 17 et les photos dans le dossier Guatemala ahora) et rencontre les couchsurfers du cru, avant de retourner dimanche vers la capitale.

Lundi, journée d'archives! Enfin!!! Mon ordinateur tout beau tout neuf a une batterie soit-disant de 3 heures. Ce qui fait qu'au bout de 2 heures je dois le brancher, en acquittant la modique somme de 15 quetzales pour 1 heure de branchement. Bonne résolution: je tâcherai à l'avenir de charger la batterie à bloc et d'emmener un accumulateur et un vélo qui produit de l'électricité, histoire de ne pas payer pour des broutilles!. Mais bon, je ne vais pas me plaindre: je prends notes, fais des calculs, des tableaux excel, bref, je travaille quoi!

Mardi: c'est férié. Que voulez-vous faire? Je tente de lire du Foucault (pas les mémoires de Jean-Pierre, dont je ne nie pas l'intérêt littéraire, mais les réflexions philosophiques de Michel, assez intéressantes d'ailleurs), mais les autres pensionnaires décident de faire une après-midi dvds. La télé est juste en face de ma chambre. Qu'auriez-vous fait à ma place? Je regarde donc Twilight et ses vampires boutonneux amoureux, et La prophétie du non-né (traduction approximative), qui fait peur, bouh!

Mercredi: matinée productive aux archives, un manuel que je n'avais pas encore trouvé apparaît! Youpi! Pour vous ça n'a l'air de rien, pour moi c'est une petite joie qui me fait gagner ma journée! Afin de varier les plaisirs et ménager mon porte-monnaie, puisque chaque ouvrage photographié coûte 25Q, je décide d'aller aux Archives du Congrès où se trouvent la plupart des sources qu'il me reste à consulter. Un homme portant un masque de chirurgien m'accueille pour me dire que la bibliothèque est effectivement ouverte, mais que personne n'a le droit d'y entrer (vous m'expliquerez alors pourquoi il dit qu'elle est ouverte), et ce jusqu'à nouvel ordre. Vu son beau ptit masque, j'en déduis que c'est pour protéger les livres de la grippe porcine? Je contient mon énervement et m'en vais vers la Bibliothèque Nationale où j'espère, malgré l'heure, pouvoir consulter les fonds anciens. Après avoir consciencieusement vidé mon sac à dos et pris l'essentiel (appareil photo, trépied, cahier, stylo) je me dirige vers la salle de consultation: les fonds anciens sont sous clé, et seul Passe-Partout, ou plutôt le directeur de la Bibliothèque, a le jeu de clés.... et il est en réunion. Merci de revenir demain.

Je vous en prie. Il est 15h45 et ma journée de bibliothèque est déjà finie. Je retourne a la pension, ou plutôt dans la tienda de Teresa, juste à côté, où je résiste chaque jour à la tentation de la malbouffe étalée sous mes yeux pour des prix dérisoires.

Juste une chose: LAISSEZ-MOI TRAVAILLER!!!

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